Le harnais

6.4) Le harnais

Le harnais permet le portage du scaphandre. C'est le système qui maintient le scaphandre sur le plongeur. Il peut se présenter sous plusieurs formes :

Deux simples sangles (réglables ou non) fixées directement sur le scaphandre. C'est le système le plus simple, souvent utilisé par les spéléos français. Ce sanglage ne permet pas d'utiliser une stab en raison du back-pack en place sur la stab, à moins de le retirer. Il faut utiliser des sangles larges et fixer ces sangles sur le bi. Généralement, le bas des sangles est fixé sur la partie inférieure du système d'attache du Bi (sangles à cliquets ou arceaux métal), le haut des sangles est fixé sur le col de la bouteille, généralement sur la protection de robinetterie. Il est préférable d'installer une sous-cutale en sangle ou caoutchouc. Ce harnais à l'avantage de la simplicité, d'un faible poids, d'un bi bien stable sur le dos. Son seul défaut est l'impossibilité d'utiliser une wing, il faut utiliser une fenzy ou une poche dorsale. En effet, la wing se retrouverait géné dans le gonflage en raison des sangles de portage. Le même problème apparait pour ceux qui utilisent un back-pack pour porter le bi, la surépaisseur du back-pack rend cette solution moins pratique que celle des simples sangles.
Un harnais partie intégrante de la stab, grâce au back-pack, fixé au dos du gilet. Certaines stabs permettent, grâce à des trous pré-creusés sur le back-pack, de visser un bi. L'inconvénient de la stab apparait lors des marches d'apprôche, en effet, le poids des bouteilles est appliqué directement au gilet, donc à la bouée, la fragilisant. De plus, le backpack éloigne les bouteilles du dos, amplifiant les oscillations durant la marche.
Une plaque dorsale (backplate pour les américains), en métal ou ABS sur laquelle le scaphandre est vissé. Cette plaque est munie en son centre d'une nervure percée de deux trous. Les trous servent à faire passer les tiges filetées du bi ou de la plaque de maintien de la mono. En utilisant des vis papillons, la plaque est maintenue contre les bouteilles. Les vis papillons ne touchent pas le dos du plongeur en raison de la rainure dans laquelle elles sont hors de portée. Cette plaque est équipé de deux bretelles en sangle, d'une ceinture de maintien et d'une sous-cutale. Ce système maintient parfaitement le bi sur le dos. Il peut être utilisé avec une fenzy ou une poche dorsale, mais les wings amovibles sont parfaitement conçues pour ce type de harnais. Dans ce cas, la wing sera mise en place entre la plaque et les bouteilles. Comme une wing ne peut se gonfler qu'à sa périphérie (en forme de U inversé), les bouteilles restent toujours collés à la plaque dorsale. En cas d'utilisation d'une mono, il faut utiliser une plaque adaptrice qui se fixe sur la mono et qui est équipée des deux tiges filetées nécessaire à la fixation sur la backplate. Il faut choisir la backplate en fonction de son lestage, une backplate en acier inoxydable va rajouter 2 à 4 kgs de lest, alors qu'en Aluminium ou ABS, le poids de la plaque sera quasiment négligeable. En mer, j'utilise une backplate en acier, qui me permet d'alléger ma ceinture de plomb, par contre en eau douce, comme je suis quasiment équilibré sans lestage, je préfère une backplate en ABS.
Un harnais souple sur lequel le scaphandre est vissé. C'est le système adopté par Dive-Rite avec sa transpac, ou OMS ou encore Scubapro avec leurs modèle XTeK. Ces harnais souples sont un peu plus confortable au portage que les plaques dorsales. Il s'agit d'un système équipé de sangles de portage, d'une ceinture et d'une sous-cutale avec un dos en toile renforcée équipé d'oeillets. Comme pour la plaque dorsale, les bouteilles sont maintenues par des tiges filetées et des vis papillons ainsi que des petites plaques de métal stabilisatrices. Le harnais est équipé de sangles réglables et/ou largables. En cas d'utilisation de mono, il suffit d'utiliser des sangles classiques de stab qui passent dans des gaines à l'arrière du harnais.

Si le plongeur doit emporter des bouteilles relais ou de décompression, le harnais doit être équipé d'anneaux afin d'accrocher les mousquetons fixés aux bouteilles. On utilise en général des anneaux inox en D.

La trés grosse majorité des plongeurs Trimix a opté pour une plaque dorsale ou un harnais souple, car ils permettent d'utiliser des wings indépendantes. Le plongeur peut donc choisir le matériel adapté à chacune de ses plongées, chose qu'il ne pourrait pas faire avec une wing fixé sur la stab.

Les adversaires du harnais souple développent les arguments suivants :

Le harnais est équipé de sangles réglables, ou de système de largage rapide qui multiplient les points de faiblesse du harnais. Il est préférable d'avoir un système de sanglage sans ces points de faiblesse.
Le harnais est souvent équipé de sangles larges et rembourrées qui ne sont pas nécessaires et qui peuvent géner en plongée, même argument pour les accessoires comme la poche à plombs largable ou la poche porte matérielle sur la ceinture. Le plombage peut se faire sur le bi et par une ceinture de plomb. On peut ainsi en cas d'urgence, larguer la ceinture ou le phare de plongée. Je préfère emporter une ceinture pas trop lourde que je peux larguer sans pleurer, pas comme mon phare de plongée, mais je dois utiliser des bouteilles de décompression en aluminium pour devoir emporter du plomb, avec des bouteilles acier, je suis trop lourd.
Les sous-cutales sont elles aussi, souvent équipés de boucle largables et sont confectionnées avec des sangles fines (1 à 1.5 cm). Il faut une sous cutale sans boucle largable et plus large afin de bien maintenir le bi.

La technique DIR préconise une plaque dorsale, le système de sanglage est constitué d'une longue sangle unique, éliminant les points de faiblesse du sanglage.

Les sangles sont maintenus sur la plaque dorsale grace à des bloqueurs de plombs en inox.

Chaque sangle d'épaule du harnais est équipé d'un anneau en D courbé maintenu par un bloqueur de plomb. L'anneau en D sur l'épaule gauche est équipé d'un caoutchouc qui permet de maintenir l'inflateur de la wing. Les anneaux sont courbés afin de faciliter le mousquetonnage sur l'épaule.

Le bas des sangles d'épaules est équipés d'anneaux de chambre à air afin de maintenir les lampes de secours qui seront sécurisés par des mousquetons aux anneaux en D des épaules.

La sangle de ceinture, coté gauche est équipé d'un anneau en D, d'un petit couteau et d'une boucle de ceinture.

Sur la sangle coté droit, le bloc batterie du phare est maintenu le plus prés possible du bi par une boucle de ceinture amovible. Cette boucle de ceinture permet de retirer facilement le phare si le besoin s'en fait sentir (étroitures ou largage impératif de lest).

L'extrémité libre de la sangle de ceinture droite s'enfile dans la boucle de ceinture installée sur la sangle de ceinture coté gauche.

Une large sous-cutale est fixé au bas de la plaque dorsale, elle se finit par un anneau de sangle qui permet de passer la boucle de ceinture et ainsi de serrer la sous-cutale. Cette sous-cutale ne comporte pas de boucles largables mais est équipé de deux anneaux en D, l'anneau le plus prés de la plaque permet de sécuriser du matériel éventuellement fixé au bas de la backplate (ex, le parachute). L'anneau le plus prés de la boucle de ceinture sert à sécuriser le scooter ou le fil d'ariane.

Pour emporter du petit matériel, il faut soit coller des pôches à sa combinaison au niveau des cuisses ou utiliser des pôches amovibles qui se fixent avec des sangles sur la cuisse et qui sont retenues par le harnais (cette dernière solution n'est pas DIR).

Il n'y a pas de sangle de poitrine, qui n'est pas nécessaire si la sous-cutale est suffisamment serré.

Les deux anneaux coté gauche, sur l'épaule et la ceinture, permettent de fixer les bouteilles de décompression. L'anneau sur l'épaule droit permet de fixer la tête de phare ou le détendeur s'il n'est pas utilisé. Les bouteilles de décompression sont toutes portées du coté gauche car cela permet :

au bras droit d'accéder facilement à tout le matériel.
de diriger un scooter de la main droite.
de ne pas cogner le bloc batterie du phare avec les bouteilles de plongée.

Si on utilise des bouteilles en Aluminium, ce système est très efficace, car le phare sur le coté droit suffit à équilibrer la position. Maintenant, si on utilise des bouteilles en acier, il peut être plus simple de mettre des bouteilles de chaque coté afin d'équilibrer la position, dans ce cas, il ne faut pas mettre un bloqueur de plomb et un anneau en D sur la ceinture droite, mais une sangle ou un caoutchouc, de façon à pouvoir larguer le phare en cas de problème, car avec des bouteilles acier de déco, généralement, il n'y a aucun plomb sur le plongeur. Or, le seul lest qui puisse être largable est le phare, en effet, les bouteilles sont nécessaires à la décompression qui reste la priorité absolue du plongeur, bien avant l'éclairage.

J'ai utilisé tous ces harnais plusieurs fois avec plusieurs configurations de matériel. J'ai opté finalement pour la très grande majorité de mes plongées pour le harnais DIR, et j'ai plusieurs bouées. Une simple bouée à petit volume, une simple bouée à gros volume et une double bouée à gros volume. La simple bouée petit volume me sert lorsque je plonge en mono, la simple bouée à gros volume me sert lorsque je plonge Trimix en sèche et j'utilise la double bouée à gros volume lorsque je plonge en humide avec plusieurs bouteilles. J'apprécie de toujours garder le même harnais quelquesoit le scaphandre. Je considère toutefois qu'en cas de plongée spéléo engagé de type "fond de trou", il me parait plus raisonnable d'utiliser une fenzy et un harnais composé de sangles fixés sur le bi. C'est le système le plus léger et le plus pratique dans ce cas de figure.

Liens :
http://www.fifthd.com/e-education/productinfo/bcdsystems.html (en Anglais, cliquez sur Harness).

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