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6.5) Les détendeurs et les flexibles

6.5.1) DIN/Etrier

Les détendeurs comme les bouteilles, utilisent deux systèmes de connexion : L'étrier ou le DIN. D'une manière générale, il est préférable d'utiliser du DIN en plongée technique. En effet, le léger surcoût à l'achat des détendeurs est faible en contrepartie de la sécurité gagnée. Les connexions étriers, en effet, ont régulièrement des problèmes au niveau du joint sur la robinetterie. De plus, la vis de l'étrier est proéminente sur le scaphandre et un coup à son niveau peut faire sauter le joint et le détendeur. Or, sur la connexion DIN, le joint est sur l'extrémité du pas de vis et sa portée est au fond du robinet de la bouteille. Le joint est donc sécurisé au fond du robinet et le détendeur est mieux abrité. De plus, il est possible de fixer un adaptateur étrier sur un détendeur DIN mais l'opposé est faux. C'est seulement dans le cas des détendeurs de décompression que certains arguments existent en faveur des détendeurs étriers, en effet, certains plongeurs préfèrent utiliser des détendeurs étrier pour leur bouteille de décompression en arguant qu'en cas de problème, l'échange de détendeur entre les bouteilles de déco est facilité, il est plus facile de dévisser un détendeur étrier qu'un détendeur DIN. De plus, si le détendeur fuit ou saute, il est simple de le dévisser et le revisser. Je préfère toutefois utiliser des détendeurs DIN en déco, car je n'aime pas dévisser mes détendeurs sous l'eau, je le ferais seulement si ma décompression en dépendait.
DIN/Etrier

Les étriers sont prévus pour supporter jusqu'a 235 bars, les DIN existent en deux versions : 200 et 300 bars. La seule différence est la longueur du pas de vis plus longue sur le DIN 300 bars. Ainsi, il est possible de visser un DIN 300 bars sur une robinetterie 200 bars mais le contraire est impossible.

6.5.2) Compatible Oxygène

Si les détendeurs vont être utilisés avec des mélanges et si ces mélanges dépassent 21% d'Oxygène, la législation française exige que les détendeurs soient adaptés à l'Oxygène. Aux USA, les détendeurs doivent être adaptés à l'Oxygène au delà de 40% d'Oxygène dans le mélange. Cette adaptation se réalise comme pour les bouteilles de plongée, en demontant les détendeurs, en éliminant les contaminants par un nettoyage méticuleux et en utilisant des matériaux compatibles Oxygène lors du remontage.

Pour des explications détaillées des techniques de nettoyage, on peut se reporter à deux excellents ouvrages :  Plonger aux mélanges, par Henri JUVENSPAN, Christian THOMAS en Français et Oxygen Hacker's Companion, par Vance HARLOW en Anglais.

6.5.3) Quels détendeurs utiliser ?

D'une manière générale, il est inutile d'investir dans un détendeur haut de gamme pour la plongée au Trimix, en effet, le Trimix est beaucoup plus léger que l'air et un détendeur que vous utiliseriez sans problème à l'air à 50 mètres, fonctionnera parfaitement à 100 mètres avec du Trimix. Plus le détendeur ira profond, plus le pourcentage d'Hélium sera élevé, ce qui contrebalance largement la différence de pression ambiante qui diminue les performances d'un détendeur. Dans le cas du Nitrox ou des mélanges de décompression, les détendeurs méritent un investissement plus conséquent. En effet, les plongées au Nitrox ou les décompressions sont plus longues que la plongée au Trimix, il est intéressant d'avoir un détendeur trés souple qui ne fatigue pas le plongeur et améliore sa décompression. Autrement dit, en cas de plongée Trimix, mettez vos détendeurs les plus confortables sur vos bouteilles de décompression.

Membrane ou Piston ? Il y a des partisans des deux systèmes. Ce qui est vrai est qu'un premier étage à membrane est par construction, isolée de l'extérieur (l'eau). Ce qui fait qu'en eau très froide ou chargée (boue, limon, glaise), ils sont plus fiables que les premiers étages à Piston qui eux ont une chambre humide où circule l'eau. Mais les détendeurs membranes sont plus chers, à l'achat et à l'entretien, car ils ont plus de pièces et sont plus complexes tandis que les détendeurs pistons de par leur simplicité, sont moins chers et plus faciles à entretenir soi-même.

Clapets : On appelle Clapet amont, un clapet dont le ressort est dans la chambre de plus haute pression. De même, on appelle clapet aval, un clapet dont le ressort est dans la chambre de plus basse pression. Comme le dit Vance HARLOW, "Considérez ces mécanismes comme une porte de sortie d'une pièce pleine de gens", les clapets amont (ouvrants dans la pièce) seront plus difficile à ouvrir, mais une fois ouverts seront plus facile à fermer car le flot naturellement cherchera à fermer la porte, avec le même analogisme, les clapets aval (ouvrants sur l'extérieur de la pièce), seront faciles à ouvrir mais difficile à fermer.

Si le premier étage est à clapet aval, le risque de surpression (porte restée ouverte), oblige le constructeur à installer un clapet de surpression sur le premier étage. Ce clapet rajoute un point de faiblesse par rapport au premier étage à clapet amont.

Pour le second étage, il existe également des clapets aval ou des clapets amont. Certains plongeurs préfèrent utiliser des second étages à clapet aval car si la moyenne pression augmente par suite d'un problème dans le premier étage, le clapet va se mettre logiquement en position ouverte et le détendeur se mettra à fuser, tandis qu'avec un clapet amont, le clapet va se mettre logiquement en position fermée et il sera impossible de respirer.

Il faut que le détendeur utilise des flexibles standards au niveau des connexions sur le premier et le second étage. Certains détendeurs (par exemple MARES MR22, Cryo d'Aqualung ou Poséidon), utilisent des flexibles moyenne pression propriétaires pour le second étage. Ils le font notamment afin d'agrandir le diamètre du flexible, dans le but d'améliorer le débit. Cet argument est peu convaincant quand les détendeurs doivent pouvoir être configurés de multiples façons : position sur le premier étage, longueur du flexible. De plus, cela augmente le lot de pièces détachées à posséder sauf si tous les détendeurs sont identiques, mais dans ce cas, on ne peut pas aider le binôme. C'est pourquoi, dans la mesure du possible, utilisez des détendeurs dont les flexibles sont standards aussi bien sur le premier étage que sur le second étage.

Les plongeurs du WKPP dérèglent leur détendeur afin d'avoir une moyenne pression plus basse, leur argument est que cela diminue les risques de givrage et de panne et que leur consommation en Gaz le leur permet. Rappelons qu'un magasin de plongée refusera dans la plupart des cas d'effectuer ce genre d'opération, si vous voulez le faire il faudra le faire vous-même en prenant vos propres responsabilités. Il parait raisonnable toutefois, de demander à ce que le technicien règle le premier étage à la valeur minimum autorisée par le fabricant.

Il est important que le second étage soit robuste, facile à ouvrir sous l'eau, pas trop lourd en bouche. Les plongeurs spéléo américains utilisent beaucoup les Scubapro mark 10 et 20 avec le G250 ou les détendeurs Apeks. Les plongeurs spéléo français utilisent beaucoup les poséidons cyclon 5000. Tous peuvent s'ouvrir facilement sous l'eau, (avec un peu de bricolage), permettant de retirer les impuretés qui peuvent empécher un fonctionnement correct des soupapes. Mais le poséidon cyclon 5000 utilise un flexible moyenne pression propriétaire.

Les flexibles moyenne pression doivent être serrés à la main sur le second étage, cela permet de pouvoir changer de second étage sous l'eau en cas de problème, notamment en cas de décompression. En effet, ne pas pouvoir utiliser un des mélanges de décompression va augmenter les temps de paliers au détriment de la sécurité. Il est appréciable de pouvoir visser son second étage du détendeur de secours par exemple, sur un détendeur de décompression quand celui ci est en panne.

Pour des explications détaillées sur le fonctionnement, le choix et l'entretien de votre détendeur, on peut se reporter à Scuba regulator maintenance and Repair, par Vance HARLOW en Anglais.

6.5.4) Utilisation d'un long flexible

Un des détendeurs sera muni d'un long flexible moyenne pression (7 feet, 2.10 mètres). Le fait d'avoir un long flexible permet de le donner à un plongeur qui a un problème de mélange. Il permet au plongeur secouru de ne pas être obligé de se serrer contre le plongeur pourvoyeur de gaz, ce qui est important quand tout le monde est équipé de bouteilles de décompression, ou quand on a une étroiture à passer, dans les autres cas, c'est bien plus confortable. Ce flexible arrive sur la droite du corps, passe sous le bras et peut se bloquer sous le bloc batterie à la ceinture puis remonte sur le torse, passe derrière la nuque et revient sur la droite pour se mettre en bouche. En effet, on respire du long flexible afin d'être sûr de fournir un détendeur en bon état de marche au secouru qui est déja stressé et qui risque de mal réagir en cas de problème supplémentaire.

6.5.5) Configuration de base

Remarque : Toutes les positions sont données en considérant les bouteilles sur le dos.
Bi + harnais + bouée

6.5.5.1) Bi avec manifold

La technique DIR : on utilisera deux détendeurs, sur le robinet de gauche, on mettra le détendeur de secours, premier étage avec inflateur de sèche, manomètre et second étage. Les volants des robinets tournent en sens contraire entre la droite et la gauche, or si jamais on touche un plafond avec ces volants, ce sera celui de gauche qui se mettra en position fermée. Cela se manifestera par une impossibilité de gonfler le vètement sec, de respirer sur le second étage de backup et surtout par le fait que la pression ne décroit pas sur le manomètre. Le détendeur de secours est équipé d'un tube chirurgical qui permet de le porter autour du cou, il arrive sur la droite du plongeur afin d'offrir le moins de prise à l'eau. L'élastique sur le détendeur de secours doit être le plus court possible, positionnant l'embout le plus prés possible de la bouche. Si jamais on utilise une double bouée, on met l'inflateur de la bouée de secours sur ce détendeur. Le manomètre est équipé d'un mousqueton et se fixe sur l'anneau en D de la ceinture à gauche. Il passe derrière le corps du plongeur et se déclipse si besoin est, afin d'être lu. Certains plongeurs retirent la protection du manomètre en considérant, qu'il est plus facile ainsi de distinguer un problème sur le flexible.
détendeur gauche second étage backup bi avec détendeur gauche Le détendeur droit est ici équipé d'une rotule de laquelle part le second étage de secours, de la même rotule, part l'inflateur de la sèche. Un flexible moyenne pression, va sur l'inflateur de la bouée de secours sur la droite du plongeur. Le manomètre (protection bleue) passe derrière la bouée et va se fixer sur la ceinture.

Le robinet de droite est le poste principal, c'est à dire le poste qui est le plus primordial, c'est celui qui risque le moins de se fermer en raison de frottement (contrairement au poste de gauche). On met sur ce poste un premier étage équipé d'un second étage avec long flexible, et l'inflateur de la bouée principale. Ce détendeur est le détendeur principal, il est équipé d'un mousqueton permettant de le fixer sur l'anneau en D de l'épaule droite quand il n'est pas utilisé (palier, receveur d'embout du partenaire).
détendeur droite

On met en place le détendeur de secours et seulement ensuite le détendeur principal. En effet, rien ne doit géner la donation du long flexible à un plongeur en détresse.
bi-2_detendeurs.jpg (62712 bytes) bi_equipe_zoom.jpg (58451 bytes) Depuis, le poste de droite, le flexible pour l'inflateur de la bouée principale croise derrière la tête du plongeur pour aller sur l'inflateur sur la gauche du plongeur.

6.5.5.2) Bi sans manifold

On rajoutera un manomètre sur le détendeur sur le robinet de droite. Sinon, la configuration est la même, comme la respiration est alternée, la pression dans les deux bouteilles est du même ordre. On continue donc à fournir le long flexible à un plongeur en difficulté. Ce détendeur sera souvent fixé par un mousqueton à un tour de cou afin de faciliter l'échange  régulier d'embout.

6.5.5.3) Mono

Il est préférable d'utiliser une bouteille à double sortie afin de garder le même équipement, sinon, la seule chose à faire est de monter deux seconds étages sur le même premier étage. Il est préférable d'avoir également un long flexible sur le détendeur principal, 1 métre à 1 métre 50 est suffisant dans ce cas, puisqu'on est en plongée de loisir.

6.5.6) Détendeur de décompression

Les détendeurs de décompression seront équipés d'un flexible moyenne pression entre le premier étage et le second étage assez long pour permettre de le porter confortablement en bouche en le passant derrière la tête, généralement on utilise des flexibles d'octopus pour cet usage. En effet, lors de la décompression, on dégage le flexible de la bouteille de déco, on le met autour du cou, on vérifie le marquage de la bouteille afin de ne pas respirer le mauvais mélange, on met en bouche l'embout du détendeur de déco et on ouvre le robinet. Si on peut respirer c'est que tout va bien, à ce moment on range le second étage qu'on respirait précédemment, si c'est le détendeur principal on le clipse sur l'anneau en D de l'épaule droite, si c'est un détendeur de décompression on le remousquetonne sur sa bouteille de déco.

Le manomètre est monté sur un court flexible et plié en U afin qu'il soit visible quand la bouteille est utilisée. D'autres plongeurs utilisent un petit manomètre boulon à la place du flexible et manomètre normal, ce boulon est moins génant mais moins visible, d'autres encore utilisent des flexibles courts mais ne les courbent pas en U.
détendeur déco manomètres sur détendeur déco Le boulon manomètre est posé sur le mousqueton à gauche du détendeur.

6.5.7) Position des flexibles

Tous les flexibles doivent être soigneusement positionnés de façon hydrodynamique et à l'abri des rochers et coques coupantes. Pour cela, les flexibles iront toujours vers le bas et vers l'intérieur du corps. Beaucoup de plongeurs ne gainent pas les flexibles de façon à pouvoir déceler les problèmes éventuels au plus tôt.

6.5.8) Utilisation des mousquetons

Le principe numéro un du mousquetonnage du matériel de plongée est qu'aucune connexion ne doit être incassable. Il faut toujours installer un point de faiblesse sur les connexions de façon à pouvoir les rompre ou les couper en cas de blocage du mousqueton. Ainsi le manomètre ne sera pas bloqué dans un mousqueton mais maintenu par un caoutchouc ou une cordelette de façon à pouvoir être dégagé avec un coup de couteau. Certains spéléo, utilisent des joints toriques sur leur connexion mousqueton, car en tirant, il est possible de casser le joint torique directement.

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