3) La plongée aux mélanges

Avant tout, quel est l'intérêt de la plongée aux mélanges ?

L'intérêt des mélanges est de présenter des alternatives par rapport à la plongée à l'air (mélange à 21% d'Oxygène et 79% d'Azote). En effet, la plongée à l'air pose deux problèmes :

• L'obligation de décompression résultant de la saturation en Azote de l'organisme, facteur du temps et de la profondeur de plongée.
• La narcose à l'Azote et l'effet toxique de l'Oxygène qui limite sa profondeur d'utilisation.

Afin de lutter contre l'obligation de décompression,  le Nitrox (Nitrogen/Oxygen ou Azote/Oxygène en français) a été inventé. Ce n'est finalement que de l'air enrichi en oxygène. L'intérêt de plonger avec du Nitrox, c'est qu'en augmentant l'Oxygène dans le mélange, on diminue du même coup le pourcentage d'Azote qui est le gaz "saturant". Autrement dit, qui n'est pas métabolisé par l'organisme, et qui est simplement dissous. En diminuant le pourcentage d'Azote dans le mélange, on diminue sa saturation dans l'organisme, donc on diminue les paliers de décompression. De même, en diminuant l'Azote dans le mélange, on diminue la narcose du plongeur.

Quel mélange merveilleux, ce Nitrox, alors pourquoi ne pas utiliser le Nitrox dans toutes les plongées ? Ce serait oublier que l'Oxygène à forte pression partielle est un poison (le fameux effet Paul BERT). Donc, augmenter le pourcentage d'O2 dans le mélange a également pour effet de diminuer sa profondeur limite d'utilisation. En pratique, le Nitrox est utilisé pour des plongées de loisirs entre 40 mètres et la surface. Dans ces conditions, on est dans la plage d'utilisation optimale du mélange, avec pour avantage moins de paliers (souvent pas du tout), moins de fatigue (effet dopant de l'O2), essouflement moins fréquent, et moins de narcose.

Afin de pouvoir plonger plus profond que la profondeur maximale recommandé à l'air (60 mètres pour la FFESSM selon les tables MN90, 30 à 40 mètres pour les écoles américaines), il faut introduire un nouveau gaz, un gaz qui permette de diminuer le pourcentage d'Oxygène et d'Azote, qui n'ait pas d'effet narcotique et qui soit facile à manipuler (pas comme l'Hydrogène), les plongeurs ont choisi l'Hélium. Ainsi, en utilisant des mélanges ternaires (Oxygène, Hélium, Azote) aussi appelé Trimix, le tour est joué. En diminuant le pourcentage d'Oxygène, le mélange devient utilisable plus profond, puisque pour une même profondeur, la pression partielle d'Oxygène est diminué par rapport à l'air. De plus, en diminuant le pourcentage d'Azote, le mélange devient moins narcotique. La combinaison parfaite est trouvée.

Le problème, c'est que l'Hélium est un gaz tres léger, qui se dissout très vite dans l'organisme. La saturation en Hélium dans l'organisme est donc très rapide, beaucoup plus rapide que celle de l'Azote. Il faut donc plus de paliers de décompression par rapport à l'air, avant de pouvoir remonter à la surface. Pour lutter contre cette augmentation des temps de paliers, les plongeurs Trimix diminuent dès que possible le pourcentage de gaz saturant dans leur mélange et utilisent donc des mélanges enrichis en Oxygène, lors de la remontée et de la décompression.