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3.1) La plongée Nitrox

La plongée technique semble être surtout technique par les calculs nombreux qu'il faut savoir effectuer afin de plonger, pour le Nitrox les formules suivantes sont à connaître :

Pression ambiante en plongée (en bars) = (Profondeur (en mètres)/10) + 1.

Ainsi à 30 mètres, la pression ambiante est de (30/10)+1 = 4 bars.

Pression Partielle d'un gaz = Pression ambiante x Pourcentage du gaz dans le mélange.

Ainsi à 30 mètres, la pression partielle d'O2 dans du Nitrox 32 est de 4x0.32 = 1.28 bars. (Nitrox 32 signifie 32% d'oxygène donc 100 - 32 = 68% d'Azote)


Le Nitrox est un mélange de deux gaz : l'Oxygène (O2) et l'Azote (N2). L'air est donc déjà du Nitrox constitué de 21% d'Oxygène et de 79% d'Azote, c'est pourquoi certains plongeurs techniques appellent l'air du Nitrox 21. Les Nitrox contenant plus de 21% d'Oxygène sont aussi appelés EAN (Enriched Air Nitrox) par les américains, ce sont ceux qui sont les plus souvent utilisés, car ils offrent des avantages non négligeables. En effet, l'obligation des paliers de décompression lors des plongées à l'air, dépend uniquement de la quantité d'Azote dissoute dans l'organisme du plongeur pendant sa plongée. Or, la vitesse de saturation en Azote, ainsi que la concentration finale d'Azote dans l'organisme, dépendent directement de la pression partielle d'Azote dans le mélange respiré. Ainsi, la réduction du pourcentage d'Azote dans le mélange, obtenue par l'augmentation du pourcentage d'Oxygène, diminue la vitesse de saturation, ainsi que la concentration finale d'Azote dans l'organisme du plongeur.

C'est la raison pour laquelle le Nitrox est utilisé, pour diminuer les temps de paliers ou pour pouvoir plonger plus longtemps sans paliers. Par exemple, la NASA entraîne ses cosmonautes dans une énorme piscine, dans laquelle les plongeurs d'assistance utilisent du Nitrox, afin de pouvoir remonter à tout moment à la surface sans obligation de décompression.

Cependant, il ne faut pas oublier la toxicité de l'Oxygène, aussi appelé effet Paul BERT. Les américains parlent de CNS (Central Nervous System) Oxygen Toxicity, qui se manifeste si certaines limites de Pression Partielle d'Oxygène dans le mélange sont dépassées. Ainsi, les plongeurs militaires peuvent dans certains cas, et pour de très courtes durées, atteindre 2.0 bars de pression partielle. Pour la plongée de loisir, on préfère limiter cette pression partielle à 1.6 lors de la décompression, et 1.4 lors de la plongée.  Ces valeurs doivent être diminué en cas de longue exposition, ou de plongée à risques (froid, effort, courant, obscurité, stress ...).

Si on limite cette pression à 1.6, voici par exemple les limites de certains Nitrox :

Air (21% d'O2)

66 mètres

EAN 32 (32% d'O2)

40 mètres

EAN 36 (36% d'O2)

34 mètres


On peut calculer la profondeur limite d'utilisation du Nitrox, pour les américains MOD (Maximum Operating Depth), par la formule suivante : MOD = ((Pression partielle limite d'O2/Pourcentage d'O2) -1)x10, le résultat est en mètre. Ce résultat ne tient pas compte de la narcose du gaz, juste de sa toxicité en Oxygène.

On peut être tenté de s'exposer à des pressions partielles supérieures à 1.6 avec l'argument "les militaires le font bien, alors pourquoi pas moi ?". Les réponses à ces questions sont simples, les militaires plongent avec une infrastructure logistique et de soutien qu'un plongeur de loisir ne trouvera pas, ces militaires sont jeunes, en excellente forme physique et ils ont subis des visites médicales afin de vérifier qu'ils peuvent supporter de tels excès. Enfin, n'oubliez pas que c'est votre vie que vous jouez, n'oubliez pas que le mélange que vous allez respirer a été mélangé par l'homme ... et l'erreur est humaine.

Quels sont les signes d'une intoxication à l'O2 ?

  • des convulsions
  • des troubles visuels
  • des troubles auditifs
  • des nausées
  • des tremblements, qui généralement commencent sur le visage et les lèvres
  • de l'irritabilité
  • des vertiges

Attention, des convulsions peuvent arriver sans signes précurseurs et les risques de noyade sont importants, en clair, limitez votre exposition à l'Oxygène.

Voici un tableau de la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration) donnant les temps d'exposition limite selon la pression partielle d'O2 pour des plongées au Nitrox.

Pression Partielle O2 (Bar)

Temps d'exposition sur une plongée (min)

Temps d'exposition maximum par 24 heures (min)

1.6

45

150

1.5

120

180

1.4

150

180

1.3

180

210

1.2

210

240

1.1

240

270

1.0

300

300

0.9

360

360

0.8

450

450

0.7

570

570

0.6

720

720


Règle d'utilisation : Si une ou plusieurs plongées durant une période de 24 heures atteignent ou dépassent la limite pour une plongée, l'intervalle de surface minimum est de 2 heures. Si une ou plusieurs plongées durant une période de 24 heures atteignent ou dépassent la limite pour 24 heures, l'intervalle de surface minimum est de 12 heures.

Le pourcentage de CNS pour une profondeur et une durée donnée = (durée à la profondeur/limite NOAA pour la profondeur)x100

Pour calculer le %CNS pour sa plongée, il suffit de calculer le %CNS pour chacun des segments puis d'additionner l'ensemble des valeurs. IANTD recommande de ne pas dépasser 80%.

On peut calculer la profondeur équivalente d'un mélange (ou EAD, Equivalent Air Depth pour les américains), la formule est la suivante : EAD  = ( (Pourcentage de N2X(Profondeur + 10))/0.79 ) - 10, le résultat est en mètre.

Ainsi du Nitrox 32 (MOD 34 m pour une PpO2 max de 1.4), utilisé à 33 mètres a une EAD de 27 mètres. Il suffit de prendre les tables classique à l'air et de faire les paliers correspondant à 27 mètres, ou la profondeur supérieure la plus prôche si elle n'existe pas sur les tables. Effectué à l'air, cette plongée doit être limité à 10 minutes pour plonger sans décompression (tables MN90), effectué au Nitrox 32, cette limite passe à 15 minutes, +50% de temps de plongée en utilisant du Nitrox 32.

En utilisant cette méthode, on majore la saturation en Azote lors de la plongée Nitrox. En effet, la vitesse de saturation dépendant également de la concentration en Azote, la saturation sera en fait inférieure à une plongée à l'air à la profondeur EAD. Cette méthode de calcul simple est donc sûre. Si vous comparez les tables Air et Nitrox d'une même organisation, vous verrez qu'en fait les temps de décompression sont inférieurs à ceux de l'air à profondeur EAD.

Certains ouvrages vous diront que l'EAD est également l'équivalent narcotique du Nitrox, mais d'autres vous diront que l'Oxygène a également un effet narcotique, toutefois à un niveau moindre que l'Azote. Les coefficients ne sont pas réellement connus. Aussi, il parait plus sûr de ne pas totalement se fier à l'EAD, lorsqu'on veut calculer l'effet narcotique du mélange utilisé.

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